Personnellement, j’ai trouvé un séduisant DUO guerrier de choc postapocalyptique ; lui un bon chef paternaliste et protecteur ; elle, dotée d’aptitudes de leader innées, habiles négociatrice et, tous deux dotés d’un instinct de survie hors du commun.
Oui, je vous cite le DUO de choc Clarke et Bellamy de la série jeunesse américaine "The 100"
développée et produite par Jason Rothenberg, inspirée des romans éponymes de Kass Morgan (2015 : Meilleure série télévisée orientée vers la jeunesse récompensée aux US)
Si les premiers épisodes ressemblent à une série SF jeunesse, il faut se laisser embarquer pour vite s’apercevoir que la série a plus d’un tour dans son sac. Le début de l’histoire se passe après l’holocauste nucléaire, la planète est ravagée. De la station spatiale l’Arche, 100 jeunes prisonniers sont envoyés sur terre de force pour tester « en live » les conditions de vie. « On a beau critiquer The 100, il suffit de s'y attarder pour apprécier son regard particulièrement affûté sur la politique et le leadership. Et si un teenshow dystopique était la meilleure métaphore sociopolitique actuellement à l'antenne ? Sous ses airs de récit de science-fiction au rythme effréné, The 100 est lourde de sens à bien des niveaux. » konbini.com
Car il est question de survie, de lutte de pouvoir et d’établir les fondements d’une société nouvelle.
Jeux de pouvoir et conflits
Nos héros, outre leur quête quasi quotidienne de survie, sont aux prises à de grandes responsabilités : commander, manager, structurer les bases de leur nouvelle civilisation par leurs seuls et uniques talents de leadership tentant tant bien que mal – et souvent très mal -de faire perdurer un semblant de démocratie.
Et il est assez déroutant de constater que seule la violence semble être l’élément fédérateur des peuples en survie et leur seule façon d’inter-agir : violences, manipulation, mensonges, rapport de domination, bagarres, actes de barbarie, actes de torture, meurtres et génocides.
Selon mes rapides calculs, les deux héros principaux, Clarke et Bellamy, compteraient environ 500 meurtres chacun.
Dans notre société contemporaine, qui serait encore en liberté avec de tels agissements ? Et qui pourrait perpétrer de tels actes si ce n’est un dictateur ? « The 100 transpose à sa manière notre société contemporaine pour mettre en lumière ses travers persistants » Konbini – Xénophobie, trahison et prise de pouvoir destructrice, les exemples sont pléthore.
Un système de commandement pyramidal ancien comme le monde
Tout en parallèle avec notre société, le pouvoir des commandants ou celui des « petit chef » reste détenu par une seule poignée de personnes selon le bon vieux schéma pyramidal hiérarchique hérité de nos aïeules. Et, les jeunes prisonniers venus de l’Arche, la station spatiale, étrangers aux prises de décisions collégiales et à la démocratie s’organisent sur le même acabit reproduisant les mêmes erreurs à leur plus grand désespoir.
Défendre des nouvelles valeurs
Plus largement, la crise mondiale que nous traversons avec le COVID-19, nous renvoie à des questionnements sur le fondement de notre société et ses enjeux : justice sociale, respect de l’environnement, respect des êtres vivants, de la personne, de soi pour vivre en paix, en harmonie, mieux nourri et mieux logé. Le management est tout aussi concerné par ces remises en question et c’est tant mieux. Dixit le fordisme* !
Alors, comment sortir de l’adage prédominant et hérité des fondements culturels anciens, d’une société patriarcale basée sur la prise de pouvoir par une élite avec un management pyramidal et une déclinaison binaire surreprésentée dans la culture prédominante américaine : le Bien vs le Mal ; Le Gentil vs le Méchant ou si on décline l’adage au niveau de nos relations humaines lors des conflits relationnels : comment sortir du mode de pensée habituels « J’ai raison / tu as tort » qui engendre bien des tensions au travail.
Un nouveau management avec un changement de paradigme
Comment relever le défi d’un nouveau management plus équitable avec des rapports humains plus apaisés passant d’un mode de domination vers un mode de coopération collective.
Je ne peux que déplorer qu’aucun « outil relationnel » comme la communication non violente*, l’intelligence émotionnelle, la communication inter-personnelle ne soient enseignées à l’école, ni ne fassent parties de la mass-culture.
Et pourtant, ils sont le gage d’un meilleur avenir collectif, du fameux bien-être en entreprise à la mode ces dernière années et d’une société plus équitable.
Gageons sur les prises de conscience actuelles pour changer en profondeur nos façons d’être, car je ne parierai pas cher des alternatives de management proposé de la prochaine saison 7 de The 100 pour éduquer les jeunes générations.
(actuellement sur CW aux USA)
25 mai 2020 – Rédaction pour le jeu de rôle en management MASTER II FOQUAL à GRASSE
Hélène BASLER – Formatrice & Consultante Communication & Management
*FORDiSME : productivité prônée par les courants économique du Fordisme -Taylorisme